Au début du XIXe siècle, un groupe de jeunes familles des Cèdres vinrent s’établir sur la rive nord de la Grande-Île, tandis qu’un autre groupe de Saint-Timothée s’établit sur la rive sud. Les personnes établies à Grande-Île avaient, à maintes reprises, demandé à l’Agent seigneurial Milnes, des titres de concession, mais que celui-ci avait continuellement refusé.
Avant la guerre de 1812, l’agent seigneurial, M. Milnes, délégua Jean Branchaud, huissier, chez Brossois dit Bourguignon ; le huissier entra dans la maison, en expulsa la famille et ses effets et incendia la maison devant les autres habitants de la Grande Île. En juin 1821, le nouvel agent seigneurial, L.G. Brown, en chassa pas moins de 17 familles. Brown concéda les terres évacuées à des colons des Cèdres pour soixante dollars.
Les injustices vécues par les gens de la Grande-Île furent connues par la population régionale et contribuèrent à mobiliser les forces nationalistes et libérales contre l’oligarchie impériale britannique et le régime seigneurial.
Ainsi les gens de la Grande-Île furent les premières victimes de la persécution du magnat de la fourrure et leader politique britannique, Edward Ellice, mais leur sacrifice servit à éveiller les consciences dans la région. Ils furent parmi les premiers à se soulever, en novembre 1838, et parmi les derniers à se rendre. Leur position militaire stratégique, face à Coteau-du-Lac, les impliquaient dans un combat déterminant pour l’avenir de la Patrie. Fait intéressant, durant cette période troublée de notre histoire, la Grande-Île sert de refuge aux patriotes.